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Une année 2022 qui clôture dans la fourchette haute des prévisions avec près de 42.500 défaillances recensées en France l’an dernier (et 143.500 emplois menacés), en forte progression par rapport aux 28.000 défaillances de 2021 (source Altares).
Défaillances d’entreprises en France : une progression alarmante en 2022
L’accélération des défaillances enregistrée à partir des T2 et T3 2022 s’est confirmée au T4 pour terminer à +50% en rythme annuel, après une année 2021 « exceptionnellement basse » marquée par l’impact encore très positif des aides étatiques aux entreprises (octroi des PGE, report de dettes fiscales & sociales, etc.).
En effet, le retour progressif à la « vraie vie » en 2022, amplifié par le climat inflationniste sur les matières premières et les tensions sur les prix de l’énergie liés au contexte géopolitique que l’on connait, a engendré son lot de défaillances et impacté tous les secteurs d’activités et toutes les tailles d’entreprises (notamment les « zombies », sociétés déjà fragilisées avant la crise du Covid et qui seraient normalement tombées sans les aides).
Les secteurs d’activités les plus impactés par les défaillances (source BDF)
- L’Hôtellerie/Restauration : +106% ;
- L’Industrie : +64%
Les tailles d’entreprises impactées par les défaillances
- Les TPE (+96%), les Petites (+92%) et les Moyennes entreprises (+74%) ;
- Tandis que les ETI/Grandes entreprises enregistrent des hausses moins tangibles mais quand même significatives (+21%) (source BDF) ;
- Les entreprises de création récente (+94%) (source Altares).
Sur ce dernier point, rappelons la défaillance de grands noms tels que : Camaïeu, Café Coton, San Marina, CNIM, Geoxia (enseigne « Maisons Phénix »), SFMI, Luderix (enseignes Picwic et Toys’r’US), Peugeot Japy, Pierre et Vacances, etc.
Une année 2023 où l’on devrait retrouver, voire probablement dépasser les 52.000 défaillances de 2019, la dernière année de référence pré-Covid, avec des prévisions revues récemment sensiblement à la hausse qui tablent désormais sur 55.000 (Altares) à 59.000 défaillances (Allianz Trade) qui toucheront là encore de façon homogène tous les secteurs.
Une année 2023 sombre pour les entreprises françaises
Une contrainte financière accrue (remboursement des PGE, resserrement du crédit, etc.), une facture énergétique qui explose, des pressions inflationnistes qui resteront élevées, et des aides publiques davantage ciblées (on est passé du « Quoi qu’il en coûte » au « Combien ça coûte »), sont autant de raisons connues ayant pour conséquence directe une récession modérée sur T1 et T2 2023.
Celle-ci devrait toucher principalement les économies avancées (prévision PIB cette année : US -0.3%, UK -0.9%, Eurozone -0.4%, etc.), dans un contexte de léger repli du commerce mondial des biens & services (+0.7% en volumes mais -1.3% en valeur) et d’une croissance limitée (PIB mondial +1.4%) (source AZT).
On assiste d’ailleurs à un démarrage de l’année « en fanfare » avec sur le seul mois de janvier les liquidations judiciaires de Toupargel (1.900 salariés) et redressement judiciaire de Go Sport (2.150 salariés)…
L’attitude des assureurs crédit sera cruciale
Dans ce contexte, l’attitude des assureurs crédit sera particulièrement suivie, même si à ce stade l’actionnement de plans risques massifs et automatiques comme en 2008/2009 et en 2020 semble exclu.
Pour l’heure, on parle davantage de monitoring renforcé, d’analyse intrinsèque des dossiers, et d’une politique d’arbitrage qui s’adaptera au nouveau cycle économique, avec des taux d’acceptation qui seront modulés en fonction des situations/évolutions sectorielles.
Ainsi la Construction, le Retail, les filières industrielles (comme l’Automobile) ou encore le Transport sont clairement sous surveillance aujourd’hui.
Dans ce contexte, les équipes d’Analystes Risques de Delta assurances seront aux côtés des assurés pour les aider à optimiser les garanties.
Alerte défaillance brutale pour Americanas au Brésil
Le géant brésilien de la distribution Americanas, dans la tourmente après l’annonce « d’incohérences » dans ses comptes, a été placé le 19 janvier dernier en redressement judiciaire. Le groupe compte quelque 3.600 magasins dans quasiment toutes les villes au Brésil.
Pour plus d’informations à ce sujet : défaillance brutale au Brésil