Sommaire
Lina, Directrice des Ressources Humaines chez Quick MS, et Philippe, son homologue chez Delta assurances, révèlent l’impact fondamental des RH sur la prévention des risques professionnels et le bien-être des employés. Grâce à leurs expériences, ils mettent en lumière comment anticiper les besoins des salariés, des enjeux de santé mentale à la flexibilité, en passant par des initiatives innovantes pour améliorer le quotidien au travail. Ensemble, ils partagent les défis rencontrés et les solutions qu’ils ont déployées pour bâtir un environnement de travail à la fois épanouissant et sécurisé.
En tant que Directeurs des ressources humaines, vous avez une vision globale de l’organisation. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste exactement le rôle des RH dans la prévention des risques au sein de l’entreprise ?
Lina :
Les RH ont pour mission d’identifier les risques et de mettre en place des actions de prévention ou d’élimination de ces risques. Il s’agit aussi de former et sensibiliser l’ensemble de l’entreprise à ces enjeux. Nous devons être en veille constante pour anticiper et réagir efficacement en cas de problème.
Philippe :
Effectivement, en tant que DRH, notre responsabilité est d’évaluer, avec nos équipes, tous les risques auxquels les salariés sont exposés. Avec l’appui du CSE, nous devons ensuite prendre des mesures pour garantir leur sécurité, tant physique que mentale. Mais notre action va plus loin : il faut aussi être capable de détecter les signaux faibles liés aux conditions de travail et aux relations professionnelles. Cela permet d’anticiper et d’agir de manière proactive.
La santé et le bien-être des salariés sont des enjeux majeurs pour toute organisation. Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels les RH sont confrontés lorsqu’il s’agit de préserver la santé et le bien-être des employés ?
Lina :
La flexibilité est essentielle pour favoriser le bien-être. Chaque salarié a des besoins différents, et il est crucial de leur offrir la liberté de trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, dans un climat de confiance. Un autre défi est de veiller à ce que les exigences légales ne freinent pas les initiatives centrées sur l’humain, surtout dans un environnement où la priorité est le business.
Philippe :
Pour moi, créer un environnement de travail bienveillant est clé pour la santé mentale. Cela permet de réduire les inégalités de traitement et de mieux équilibrer la charge de travail, tout en limitant le surmenage. Garantir la stabilité de l’emploi et mettre en place des politiques de fidélisation sont également essentiels pour protéger la santé mentale des collaborateurs. Nous devons aussi nous concentrer sur la qualité des relations de travail.
Certaines entreprises ont mis en place des programmes de bien-être au travail, comme des séances de yoga ou des espaces de détente. Chez Delta assurances et QuickMS, avez-vous mis en place des actions similaires ?
Lina :
Chez Quick MS, Nous laissons aux collaborateurs la liberté de s’organiser comme ils le souhaitent, y compris pour prendre du temps durant la journée pour des activités qui leur sont bénéfiques. Notre bureau RH est aussi un espace ouvert où chacun peut venir s’exprimer en toute confidentialité.
Philippe :
Depuis plusieurs années, Delta assurances s’engage aux côtés du CSE pour proposer un éventail d’initiatives bien-être, telles que des séances d’ostéopathie, de sophrologie et des soins esthétiques. En parallèle, un vaste programme de rénovation a transformé nos espaces de travail. Nous avons aménagé un espace détente convivial, avec boissons chaudes et fruits en libre-service, ainsi qu’une cafétéria moderne offrant des menus sains et équilibrés, adaptés à tous les régimes, incluant des options sans gluten ou vegan. Pour renforcer la cohésion, nous organisons régulièrement des moments de convivialité, enrichis par des prestataires qui proposent des expériences culinaires axées sur le bien-manger et le bien-être.
Dans quelle mesure ces initiatives contribuent elles à la prévention des risques professionnels et à l’amélioration de la santé mentale des salariés ?
Lina :
Ces actions responsabilisent les collaborateurs quant à leur propre bien-être. Au lieu d’imposer des activités qui ne conviennent pas à tout le monde, chacun peut choisir ce qui lui fait réellement du bien. Cela permet aussi d’alléger la responsabilité de l’entreprise dans ce domaine.
Philippe :
Ces initiatives renforcent l’esprit collectif, brisent la routine et combattent l’isolement. Elles permettent également de détecter les signaux faibles en observant la participation des collaborateurs et d’adresser leurs besoins plus efficacement.
La prévention des risques professionnels nécessite une approche proactive. Comment pouvez-vous et arrivez-vous à anticiper les besoins des employés en matière de santé et de bien-être, notamment dans un contexte en constante évolution ?
Lina :
Cela passe par des discussions régulières avec les collaborateurs et une adaptation continue de nos actions. Ce qui fonctionne un jour peut ne plus être efficace le lendemain, c’est pourquoi il est nécessaire de renouveler, améliorer et ajuster constamment nos approches.
Philippe :
Anticiper les besoins est complexe. Il faut éviter les jugements et comprendre que les problématiques des employés ne sont pas toujours uniquement professionnelles. Aujourd’hui, les tensions personnelles influencent aussi leur activité. Il est important de créer des moments d’échange pour accompagner les collaborateurs, sans les culpabiliser. L’enjeu, en matière de santé et de bien-être, est de faire évoluer cette culpabilisation — que ce soit par rapport aux coûts, au présentéisme versus l’absentéisme, ou encore aux tensions interpersonnelles — vers une approche bienveillante basée sur l’écoute, la compréhension et l’adaptation. Il s’agit d’adopter une approche systémique qui permet de changer de perspective et de mieux anticiper les besoins des employés, même si c’est avec seulement un quart d’heure d’avance.
Les politiques de prévention des risques professionnels peuvent parfois être perçues comme contraignantes par les employés. Comment arrivez-vous à concilier les impératifs de sécurité avec le maintien d’un environnement de travail positif et épanouissant ?
Lina :
Le télétravail et le full remote permettent de sortir du cadre légal souvent trop contraignant. Pour ceux qui travaillent dans des locaux, plus ces espaces seront conformes aux normes, moins il y aura de contraintes ressenties.
Philippe :
Nous privilégions des méthodes collectives, ludiques et participatives. Par exemple, pour sensibiliser aux enjeux du handicap, nous avons organisé des jeux, des quiz et même des pièces de théâtre. Nous avons également mis l’accent sur le management en initiant des sessions de CoDev, où les équipes discutent des améliorations à apporter à la qualité de leur travail et aux relations interpersonnelles.
La communication joue un rôle crucial dans la promotion de la santé et du bien-être en entreprise. Comment sensibilisez-vous vos salariés aux enjeux liés à leur santé physique et mentale ?
Lina :
Nous avons mis en place un contrôle des temps de travail pour équilibrer l’activité avec des périodes de repos. En matière de santé physique et mentale, les ressources humaines doivent accompagner les collaborateurs en collaborant avec des partenaires comme la médecine du travail et des psychologues. La confiance et le dialogue sont essentiels. De plus, une vigilance renforcée entre les RH et les managers est primordiale, car ces derniers jouent un rôle crucial en tant que donneurs d’alerte et en rappelant régulièrement les règles.
Philippe :
En dehors des situations de handicap, nous n’avons pas de programme de sensibilisation spécifique à la santé physique et mentale. Notre approche se concentre principalement sur les risques liés aux déplacements routiers. Nous promouvons le covoiturage et le forfait mobilité, et communiquons sur les dangers de la route. Nous avons aussi mis en place une charte pour les conducteurs et une assurance auto-mission pour ceux qui se déplacent pour le travail. Enfin, nous prenons en charge les nuitées pour les trajets A/R de plus de 400 km dans la journée.
Ce sujet vous intéresse ? Restez connecté(e), un contenu exclusif arrive très bientôt !