Santé mentale et absentéisme : un défi pour les entreprises 

L’absentéisme au travail est devenu un enjeu crucial pour les organisations, avec une corrélation directe entre la santé mentale des salariés et leur présence au sein des entreprises. Dans un contexte où 15 % des salariés sont en détresse psychologique élevée, et où ce chiffre grimpe à 52 % lorsqu’on inclut celles et ceux en détresse psychologique modérée, il est urgent d’agir. 

C’est dans cette perspective que nous avons organisé le 14 novembre 2024, en partenariat avec Empreinte Humaine, un petit-déjeuner sur le thème : « Préserver la santé mentale de vos salariés : quelles solutions concrètes ? ». Cet article s’appuie sur les données* et les réflexions explorées lors de cet événement pour offrir un éclairage sur l’ampleur de la situation et les pistes d’actions possibles. 

 

Santé mentale et surcharge de travail : une alerte majeure 

Les chiffres révèlent une tendance préoccupante : 8 salariés sur 10 en situation de détresse psychologique (modérée ou élevée) attribuant ce mal-être, au moins en partie, à leur activité professionnelle. En cause ? Une charge de travail en constante augmentation pour 6 salariés sur 10, conjuguée à une priorité accrue donnée à leur santé psychologique. 

Les populations les plus touchées sont les jeunes, les employés et les télétravailleurs. Parmi les 18-29 ans, 17 % sont en risque de burn-out sévère, contre une moyenne globale de 11 %. Cette tendance alerte sur la nécessité de repenser les environnements de travail pour les nouvelles générations. 

 

La santé mentale, un facteur clé du turn-over 

La dégradation des conditions psychologiques n’impacte pas seulement la performance individuelle, mais aussi la rétention des talents. 39 % des salariés souhaitent quitter leur entreprise, et 7 sur 10 affirment qu’ils envisageaient ce départ si leur santé mentale était menacée. Ce phénomène pourrait s’apparenter à un « big absentéisme » à la française, marqué par des absences récurrentes plutôt qu’un « big quit » massif. 

Le « big quit », ou « grande démission », désigne un mouvement observé principalement aux États-Unis, où des millions de salariés ont volontairement quitté leur emploi. Ce phénomène est souvent lié à un rejet des conditions de travail insatisfaisantes, au désir d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ou à la recherche d’emplois plus alignés avec leurs aspirations. 

En revanche, le « big absentéisme » fait référence à un phénomène spécifique en France, où les salariés préfèrent souvent s’éloigner temporairement de leur travail à travers des absences répétées et prolongées, plutôt que de démissionner. Ce phénomène est lié à la détérioration de la santé mentale, à une surcharge de travail, ou à un manque de reconnaissance, et constitue une forme de désengagement progressif. Ce grand absentéisme reflète une réponse moins radicale mais tout aussi significative au mal-être professionnel. 

 

Des attentes croissantes envers les entreprises 

Les attentes des salariés en matière de santé mentale augmentent fortement. Aujourd’hui, 2/3 exigent des conditions de travail plus saines, et 69 % demandent une lutte renforcée contre le harcèlement moral ou sexuel. Les organisations doivent impérativement s’adapter face à la montée des risques psychosociaux, jugés préoccupants par 6 salariés sur 10. 

Cependant, il existe aussi des points positifs. 65 % des salariés considèrent que leur manager a des pratiques favorables à leur bien-être psychologique. Ce chiffre met en lumière l’importance du rôle des dirigeants dans la construction d’un climat de travail bienveillant. 

 

Des pratiques à renforcer pour un climat psychologique sécurisé 

Pour inverser la tendance, certaines bonnes pratiques peuvent être mises en œuvre : 

  1. Exemplarité et engagement de la direction : démontrer l’importance de la santé mentale à plus haut niveau.
  2. Proactivité : identifier les signaux faibles avant qu’ils ne s’aggravent. 
  3. Dialogue et consultation : créer des espaces de parole pour les salariés. 
  4. Leadership de proximité : renforcer le lien humain dans le management. 
  5. Prévention structurée : mettre en place une stratégie de prévention claire et cohérente, avec des actions concrètes et des objectifs mesurables. 

 

Vers une culture d’entreprise axée sur la santé mentale 

En conclusion, la santé mentale des salariés est un marqueur prédictif de l’évolution de l’absentéisme et de la performance collective. Adopter une démarche proactive, basée sur la prévention des risques psychosociaux et la promotion de la qualité de vie au travail, est indispensable.  

L’absentéisme n’est pas une fatalité : agir pour la santé mentale est non seulement un impératif éthique, mais aussi une stratégie gagnante pour les organisations. 

 

Nos experts Delta assurances accompagnent de nombreuses entreprises dans l’analyse de l’absentéisme de leurs collaborateurs et la mise en œuvre de plans de prévention adaptés, afin d’améliorer la santé au travail et de réduire les coûts liés. N’hésitez pas à les contacter !  

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*Données tirées d’Empreinte Humaine  

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Jean-François Kenny
Jean-François Kenny
Directeur Grands Comptes département Assurances de Personnes
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